Au sud-est d’Heinstert (Attert), le long de la Schleimbach, des épicéas autrefois plantés en fond de vallée ont laissé place à une prairie humide, des mares et une ripisylve (formation végétale qui se développe sur les bords des cours d’eau). Finalisé en juillet 2019, ce projet de restauration écologique s’est déroulé en plusieurs étapes.
Avant les travaux
La première étape des travaux de restauration consistait à préparer le sol pour accueillir le foin d’une prairie-source. Cette préparation du sol a été réalisée en plusieurs phases. Tout d’abord, un broyage des recrûs ligneux et rémanents de gestion des épicéas a été effectué. S’en sont suivis un râclage du sol et une mise en andain en vue d’évacuer un maximum de matière organique. Enfin, un fraisage profond du sol sur 10-15 cm a été réalisé.
Lors de la deuxième étape, le foin récolté dans une prairie-source thiaumontoise floristiquement intéressante a été épandu. Plusieurs techniques d’épandage existent mais celle choisie ici était d’épandre des boules de foin manuellement à l’aide d’un tracteur. Cette technique, relativement simple d’exécution, est à privilégier pour des superficies plus modestes. Néanmoins, elle demande une bonne organisation de la part de l’entrepreneur. En effet, afin d’exporter un maximum de graines viables, il est préconisé de récolter le foin tôt dans la journée pour, entre autres, profiter du point de rosée (permettant à une partie des graines de « coller » au foin en cas de fructification trop avancée) et de l’épandre le jour-même. En une grosse matinée, le foin a été épandu par deux hommes sur une superficie d’un peu moins d’un hectare.
Épandage du foin
La troisième étape était la mise en place d’une clôture à bétail. Afin d’atteindre les objectifs biodiversité de cette prairie, l’agriculteur doit respecter des mesures de gestion strictes et précises. Sa prairie engagée en haute valeur biologique (MC4) est à présent pâturée par ses vaches Limousines entre le 15 juillet et le 15 novembre.
Conjointement à la restauration de cette prairie humide, un chapelet de trois mares a été créé et une ripisylve a pris place naturellement le long du ruisseau. Seuls quelques aulnes y ont été plantés pour améliorer la diversité en essences feuillues.
Près de quatre années ont passé et le bilan de ces travaux est plutôt positif. Les mares ont été prises d’assaut notamment par les grenouilles vertes et rousses, les libellules et demoiselles,…. Quant à la prairie, elle est composée d’une kyrielle de plantes. En 2020, 36 espèces avaient été inventoriées. Trois ans plus tard, d’autres (ex. brome seigle, colchique, trèfle intermédiaire) issues des prairies environnantes et/ou de la banque de graines ont également été observées. Avant les travaux, le couvert herbacé se limitait à des plages de ronciers et d’orties où quelques espèces, comme le compagnon rouge et la reine des près, réussissaient à pointer le bout de leur nez.
En 2019, après les travaux et aujourd’hui.
Outre la diversité en espèces floristiques, cette prairie, enclavée entre deux massifs forestiers, nous a offert un beau festival d’observations. Les résultats de cet épandage de foin combiné à une bonne gestion par l’agriculteur sont donc un succès.
Aujourd’hui