Parmi les nombreux services rendus par les Méthodes Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC), il en est un peu moins connu : la lutte biologique. Natagriwal s’y intéresse de près et forme les conseillers·ères de terrain sur le sujet. Mais qu’est-ce que la lutte biologique?
La lutte biologique est, comme son nom l’indique, une méthode de lutte déployée par les agriculteurs·trices pour contrer les effets néfastes causés par les ravageurs sur leurs cultures. Le principe de cette méthode de lutte contre les ravageurs, combinable avec d’autres formes de lutte, est de se servir des relations proies-prédateurs qui lient les différentes espèces d’une communauté entre elles. Ces prédateurs d’insectes néfastes pour les cultures sont appelés des auxiliaires de culture. D’ailleurs, l’un des auxiliaires de culture le plus connu est la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) dont la larve peut dévorer jusqu’à 30 pucerons par jour.
Cependant, ces auxiliaires de culture, au même titre que les ravageurs, possèdent un cycle de développement qui nécessite certaines conditions pour pouvoir être complètement réalisé. Cela va des besoins alimentaires de la larve, mais aussi de l’imago (le stade de développement des insectes durant lequel ceux-ci acquièrent leur capacité de reproduction), à la nécessité de trouver un refuge pour passer l’hiver en passant par le choix d’un lieu de reproduction.
C’est pour cela que les auxiliaires de culture ne vont jamais complètement vider un champ de ses ravageurs. En effet, les larves de ces insectes bénéfiques auront besoin de proies pour arriver au bout de leur cycle de développement. De ce fait, dans cette lutte, il sera plutôt question de maintenir les populations de ravageurs sous le seuil de tolérance au lieu de les éradiquer totalement.
De plus, des aménagements pour abriter ces insectes auxiliaires sont nécessaires afin que la durée de leur arrivée et donc de leur intervention soit minimale. Ces aménagements peuvent être des bandes fleuries semées (MAEC « parcelle aménagée »), des haies arbustives, des arbres isolés, des engrais verts ou encore des boites d’hivernages.
La lutte biologique est donc une méthode de lutte permettant à l’Homme de se reconnecter un peu plus à la nature dans sa manière de produire en entrainant un changement dans sa manière de gérer le paysage agricole et en rétablissant les communautés naturelles au sein des exploitations agricoles.