Après les diagnostics et les restitutions des bilans pour chaque agriculteur·rice·s membres du réseau Terraé, cette deuxième année de projet est entrée dans sa phase de développement. Que ce soit en ferme avec la mise en place de plans d’actions et d’essais, ou en ligne avec le développement de la plateforme de communication, le projet Terraé porté par le CRA-w, Fourrages Mieux, Greenotec et Natagriwal prend de l’ampleur.
Focus sur deux essais en cours et retour sur une journée technique dédiée à la protection agroécologique des cultures.
Des betteraves sans insecticide ?
Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, la betterave est confrontée à une recrudescence de la maladie de la jaunisse, causée par des virus transmis par les pucerons. Le seuil d’intervention étant rapidement atteint (2 pucerons verts du pêcher, Myzus persicae, pour 10 plantes), des méthodes agroécologiques sont étudiées pour épargner aux agriculteur·rice·s un ou plusieurs traitements insecticides au cours du printemps.
Sur base des expériences menées par Greenotec depuis 2018, la féverole s’est distinguée comme candidate intéressante en termes d’attraction très précoce des auxiliaires (quasiment dès la levée) et d’hébergement de colonies de pucerons comme proies alternatives pour ces auxiliaires tout au long de la saison. Cependant, cette association doit être combinée à d’autres pratiques agroécologiques pour espérer se passer complètement d’insecticides sur la parcelle.
Dans ce cadre, un réseau de parcelles d’essai a été mis en place chez huit agriculteurs du réseau Terraé et du GAA C3PAux* pour évaluer l’effet combiné de différentes bandes aménagées avec l’association féverole-betterave sur l’abondance du ravageur et des auxiliaires.
Des questions ? N’hésitez pas à contacter Laurent Serteyn de l’ASBL Greenotec (serteyn.l@greenotec.be).
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*GAA C3PAux – Combinons les Pratiques pour Préserver les Populations d’AUXiliaires et réduire les insecticides, (Groupement d’Agriculteur·rice·s en Agroécologie accompagné par le Parc naturel Budinale-Mehaigne)
La culture de sainfoin en Wallonie
L’autonomie alimentaire et fourragère en élevage est mise à mal par les sècheresses successives, surtout dans des régions très sensibles au manque d’eau comme la Famenne. Le sainfoin pourrait être une partie de la solution : cette plante très rustique présente une bonne résistance aux hivers rudes et à la sècheresse. De plus, c’est une légumineuse très attractive pour les pollinisateurs sauvages. On sait qu’elle apprécie les sols calcaires mais peu de données existent sur cette plante fourragère en Wallonie. Faut-il la cultiver pure ou en association ? Grâce aux tannins qu’elle contient, peut-on réellement compter sur un effet antiparasitaire ? Quel est son rendement potentiel et quelles sont les valeurs alimentaires ?
Cet essai a pour objectif d’améliorer les connaissances sur la culture du sainfoin en Wallonie, et plus particulièrement en Famenne.
Des questions ? N’hésitez pas à contacter Antoine Stifkens de l’ASBL Fourrages Mieux (stifkens@fourragesmieux.be).
Les résultats de ces essais seront communiqués sur la plateforme de communication Terraé, disponible très prochainement en ligne : www.terrae-agroecologie.be.
Une journée dédiée à la protection agroécologique des cultures
Le 5 juin, Terraé organisait avec l’UCLouvain et le GAA C3PAux, une journée technique sur la Protection agroécologique des cultures. Agriculteur·rice·s, conseiller·ère·s, chercheur·euse·s étaient conviés à cet événement qui s’est déroulé en trois temps.
La journée a démarré avec un coin de champ lors duquel le GAA-C3PAux a pu bénéficier de la venue d’Hubert Compère, agriculteur dans l’Aisne, pour une matinée d’observations sur les parcelles de l’un de ses membres, Daniel Minne.
L’après-midi s’est déroulée à la ferme expérimentale de l’UClouvain avec un Bioblitz. Lors de cet inventaire participatif de la biodiversité en champ, les participant·e·s ont pris le temps d’observer les auxiliaires présents dans les champs et d’échanger sur la mise en place d’aménagements favorisant la biodiversité dans ces zones.
La journée s’est terminée avec deux conférences, apportant un regard de chercheur et un retour d’agriculteur pour illustrer les différents éléments vus sur le terrain et approfondir la question de la protection agroécologique des cultures.
Ces conférences ont été enregistrées et sont disponibles sur la page Youtube de Terraé :